Limousin (Creuse) « Nous allons contrer les propos mensongers »
Les éleveurs du centre d’engraissement collectif, incendié le 22 décembre, réussissent à parer aux premières urgences.
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Un incendie volontaire a détruit aux deux tiers un bâtiment de stockage sur le site du centre d’engraissement de Saint-Martial-le-Vieux, le 22 décembre. Ainsi, 100 t de paille, 10 t de foin, deux tracteurs, un télescopique, une pailleuse, une mélangeuse et la réserve d’eau (une cuve de 10 000 l équipée d’un surpresseur) ont été ravagés par les flammes.
Le bâtiment abritant 400 jeunes bovins a été épargné grâce à l’efficacité des pompiers et l’absence de vent. « Nous tenons à exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont soutenus dans cette épreuve, souligne Gilbert Mazaud, éleveur et porte-parole des 75 exploitants engagés dans la SAS Alliance Millevaches (1). Les concessionnaires locaux nous ont prêté du matériel à l’identique le jour même de l’incendie. Une Cuma, un télescopique. Notre fournisseur habituel, un camion de paille. Des éleveurs de la Haute-Vienne se mobilisent pour un don de paille. Le problème de l’eau a été momentanément réglé par un raccordement au réseau public. »
Un rassemblement de soutien a réuni plus de 1 000 personnes au centre le 23 décembre. Les élus, la profession agricole et les acteurs économiques du Limousin ont vivement réagi à cet acte haineux. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, l’a immédiatement condamné dans un communiqué. Les incendiaires ont peint le message « Non aux camps de concentration ! » et des croix gammées sur le sol. Des tags injurieux à l’encontre de Ségolène Royal et de l’entreprise Jean Rozé, partenaire commercial de la SAS, ont été retrouvés sur un mur. En relevant les seuils d’autorisation des installations classées à 800 animaux (2) au lieu de 400, la ministre de l’Environnement a attisé le courroux de certaines associations. L’association Lumière sur les pratiques d’élevage et d’abattage (L-PEA) en procès contre le centre de Saint-Martial qu’elle a baptisé « la ferme des mille veaux », s’en était alors indignée dès sa publication.
Reçus à Matignon
Alors que l’enquête judiciaire se poursuit, une délégation réunissant le président de la FNSEA, de la FNB, de la FRSEA Massif central et du berceau des races allaitantes du Massif central et un représentant de la SAS Alliance Millevaches, a rendez-vous à Matignon le 5 janvier. « L’urgence est aujourd’hui de pouvoir communiquer sur notre métier et nos pratiques d’élevage pour contrer des propos mensongers repris sans discernement par certains médias, s’insurgent les éleveurs. Les détracteurs de l’élevage français ont la responsabilité d’alimenter une forme de folie comme en témoigne l’acte que nous avons subi. »
(1) 40 exploitations représentant 75 éleveurs du plateau de Millevaches se sont réunies pour créer un centre d’engraissement collectif de 800 places afin de finir sur place une partie de leurs broutards (soit une vingtaine par an et par exploitant actionnaire). (2) Bovins à l’engraissement.
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